Causerie Participative du 08 mai à Bertoua.
Discours du Camarade Président Samuel BILLONG
Causerie participative du samedi 08 mai à Bertoua
Mesdames, Messieurs, chers ami
Nous étions à Bertoua, il y a à peine un mois à la rencontre des camarades et sympathisants du Lom-et-Djérem. C’était dans le cadre d’une tournée qui nous a conduit ma délégation et moi dans les trois régions du septentrion. Nous n’avions pas tenu de causerie participative lors de ce passage pour des raisons de calendrier et j’avais promis de revenir le plus tôt possible à la demande de nos camarades.
Je suis content d’être parmi vous aujourd’hui à la rencontre des camarades et sympathisants non plus seulement du Lom-et-Djérem mais de toute la région du soleil levant.
Notre secrétariat Général et les camarades de la région de l’Est ont bien fait les choses en organisant cette rencontre qui regroupe les quatre départements de cette région.
Merci aux camardes de la Boumba-et-Goko, du Haut-Nyong et de la Kadey qui ont fait le déplacement de Bertoua pour participer à cette causerie.
Merci aux camarades du Lom-et-Djérem pour la qualité de l’accueil et l’organisation impeccable de cette cérémonie. Je dis bien cérémonie car il ne s’agit plus d’une simple causerie participative.
En effet,
Je suis parti de Yaoundé pour prendre part à une causerie avec nos militants et sympathisants de la région de l’Est après des séances de travail avec les délégations départementales de la région. Il se trouve que les membres des différentes délégations sont impatients d’aller sur le terrain et ont souhaité que le Bureau politique leur donne l’onction qui ouvre la voie à ce travail.
Au mouvement Réformateur, ceux qui sont sur le terrain inspirent la marche du parti de façon général et le Bureau politique entérine les choix de la base dans le respect des dispositions statutaires du parti, dans l’intérêt de notre Mouvement.
J’ai alors accepté de procéder à l’installation des comités départementaux provisoires des quatre départements de la région de l’Est. Ceci se fera après la causerie participative.
Mesdames, Messieurs, chers camarades et amis
Jusqu’à ce jour, le Mouvement Réformateur était en marche. Avec la double cérémonie d’aujourd’hui à Bertoua, il est en train de prendre de l’envol.
Notre ambition de bâtir une force politique pour tous les camerounais prend corps.
Lors de l’installation il y a trois semaines du Comité départemental du Wouri à Douala, j’avais demandé au secrétariat général du parti de maintenir le rythme qui était déjà bon. La double cérémonie d’aujourd’hui est plutôt une accélération.
Merci à Patrice, notre Secrétaire Général et à Albert, notre Secrétaire Général Adjoint pour cette accélération. Merci pour votre engagement et votre détermination à faire du Mouvement Réformateur le premier parti dans le paysage politique camerounais.
Nous en sommes pas très éloignés, croyez-moi!
Merci particulier à Yves et à son équipe pour le travail extraordinaire effectué pour l’organisation matériel de cette réunion et pour la mobilisation des amis de Bertoua
Merci à tous les militants et sympathisants qui ont choisi de prendre part à cette rencontre. Donner un peu de son temps pour construire l’avenir de notre pays est un engagement salutaire. C’est un devoir pour nos enfants qui ne doivent pas connaître le même sort que nous.
Notre devoir, c’est d’épargner aux camerounais de demain la pauvreté, le clientélisme, le favoritisme, le tribalisme, la corruption, les détournements des fonds publics et la guerre.
Ceux d’entre nous qui n’ont pas cette ambition aujourd’hui devraient se ressaisir. Ceux qui pensent que, parce qu’ils ont un travail décent, un toit, une voiture…etc dans un océan de misère, ils n’ont rien à faire de l’avenir du pays se trompent lourdement. Ce faisant, ils jouent le jeu du pouvoir qui a plongé le pays dans la misère, la désolation et la guerre.
La région de l’Est est un concentré de tous ces maux. Région au potentiel immense mais abandonnée et plongée dans un état misère inqualifiable à cause d’une bureaucratie aux services des intérêts égoïste.
Le potentiel minier, forestier et touristique de la région devrait suffire à lui seul pour porter tout le pays vers le développement ou si l’on veut, vers l’émergence puisque c’est le mot à la mode.
Mais comment arriver à l’émergence lorsque la gestion bureaucratique du pays est tournée essentiellement vers l’enrichissement des fonctionnaires et responsables publics qui se servent au lieu de se mettre résolument au service des populations.
Un exemple de cette propension qu’ont les fonctionnaires à toujours tirer la couverture de leur côté se trouve dans les dispositions du décret d’application de la loi portant code minier sur la répartition des recettes relatives à l’extraction dans l’exploitation des substances minérales.
Après le Trésor public qui bénéfice de 50% des recettes, ceux qui ont initiés ce décret se sont attribués 25% en laissant 10% seulement aux populations riveraines et 15% à la commune du lieu d’extraction.
Cette répartition est déjà choquante. Plus grave, il est à peu près certain que les 10% des populations et les 15% des communes vont arriver très difficilement et dans bien de cas la part des populations sera détournée.
Ce n’est qu’un exemple mais l’esprit qui se dégage de cette répartition est à la base de la faillite de notre pays ; les gens assis dans les bureaux à Yaoundé ne pensent qu’à s’enrichir en détournant les projets à leur propre bénéfice.
Comment arriver à l’émergence lorsque le gouvernement renonce à impulser le développement industriel et agricole du pays.
Sinon, comment qualifier la disparition d’une société comme la SOFIBEL de Belabo dans cette région au potentiel forestier immense ?
Pour ceux qui ne le savent pas, la SOFIBEL, créée en 1975 et opérationnelle entre 1977 et 1996, était une entreprise pilote dans le secteur forestier national qui a été entre autres chargée de traiter sur place la majorité du bois coupé avec une scierie et une usine de contre-plaqués.
A l’origine du projet SOFIBEL, seulement 30% de grumes que la société retirait de la forêt étaient exportés à l’état brut. 30% étaient débités en scierie et 40% étaient usinés en contre-plaqués. En outre la SOFIBEL devraient mettre en valeur 112 000 ha pour l’agriculture et assurer la pérennité de la forêt de Deng-Deng en procédant à un reboisement sur place des espèces détruites. Enfin, les déchets du bois devraient être utilisés pour la fourniture du complexe en énergie électrique.
C’est un projet qui, parmi tant d’autres, devait impulser le développement agricole et industriel de la région de l’Est, la suite logique étant la transformation locale de tout le bois retiré des forêts du pays pour l’augmentation de la valeur ajouté du secteur forestier et l’emploi des milliers de citoyens camerounais.
C’est justement pour favoriser le développement industriel du secteur forestier, favoriser la création des dizaines de milliers d’emplois et augmenter la croissance du pays que le Cameroun a fait le choix courageux interdisant l’exportation des billes de bois en 1994.
Mais aujourd’hui nous exportons environ 60% du bois retiré des forêts en grumes à cause de l’ordonnance de 1999 qui dispose que l’exploitation des grumes pourra se poursuivre dans le cadre de la promotion de certaines essences. Ordonnance qui a ouvert une brèche dans laquelle les exploitants véreux et leurs complices dans l’administration se sont engouffrés abandonnant les populations à leur triste sort. C’était voulu.
Plus de 25 ans après la disparition de la SOFIBEL et la loi de 1994 interdisant l’exploitation des billes de bois, le Gouvernement annonce qu’il a validé la décision portant interdiction d’exporter les billes de bois par tous les pays du Bassin du Congo à compter du 1er janvier 2022 et, pour l’accompagnement de cette mesure, il a été décidé de la création des industries de transformation du bois.
Notre pays est aujourd’hui à la remorque des autres pays alors que nous étions dans une bonne trajectoire. Trajectoire que nous avons abandonnée en choisissant la voie de la facilité.
Mesdames, Messieurs, chers camarades et amis
La répartition des recettes d’exploitation des substances minérales suivant les dispositions du décret d’application de la loi portant code minier et l’exception sur l’interdiction d’exportation des billes de bois suivant l’ordonnance de 1999 sont deux exemples qui démontrent à suffisance que le sort des populations de la région de l’Est en particulier et celui des populations de notre pays en générale ne compte pas pour ceux qui sont aujourd’hui en responsabilité.
Le Mouvement Réformateur est fort heureusement là pour que ces pratiques disparaissent.
Nous sommes là parce que pour avoir refusé d’accorder une importance au développement industriel et agricole du pays, pour avoir laissé tomber tous les efforts qui ont pourtant hissé le pays au début des années 80 au statut de pays à revenus intermédiaires pour le conduire au statut de pays pauvres très endettés, le régime du RDPC a abandonné la région de l’est et tout le pays dans la misère et la désolation ;
Nous sommes parce que ceux qui sont en responsabilité ont dilapidé tous les acquis y compris la paix chère à nos concitoyens en faisant le choix de la guerre pour répondre aux revendications corporatistes dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest ;
Nous sommes là parce que notre pays aujourd’hui déchiré doit retrouver son unité par le dialogue ;
Nous sommes là parce que nous devons sauver la démocratie en danger et remettre le pays sur les rails du développement industriel et agricole pour le grand bonheur de nos populations ici dans la région de l’Est et dans tout le pays.
Chers camarades,
En installant les comités départementaux provisoires ce jour pour les quatre départements de la région de l’Est, je vous exhorte à faire passer ce message dans tous les arrondissements et tous les villages de cette région qui a tout donné au régime et n’a rien reçu ou très peu ;
Sortez et allez à la rencontre des filles et des fils de la région de l’Est qu’ils soient de naissance ou d’adoption,
Sortez et allez à la rencontre des populations de cette région dans les domiciles, dans la rue, dans les marchés, dans les entreprises, dans les associations culturelles… et, avec conviction, dites aux populations de l’Est pourquoi le Mouvement Réformateur est là car notre projet réformateur est là pour le bien-être de nos concitoyens.
La victoire est à ce prix.
Vous avez pleinement notre confiance. Le Mouvement Réformateur compte sur vous.
Mesdames, Messieurs, Chers camarades,
Je vous remercie de votre attention
Vive le Mouvement Réformateur,
Vive le Cameroun.
Samuel BILLONG
Président National