COMMUNIQUE FINAL
Le huitième Bureau Politique du Mouvement Réformateur (MR) s’est réuni le samedi 28 Octobre 2023 de 14H00 à 16H26, au siège du parti, sis à Emombo-Yaoundé sous la présidence de Samuel BILLONG Président du MR.
Trois (3) points étaient inscrits à l’ordre du jour:
- Bilan des activités du Parti depuis la dernière session du Bureau politique;
- Organisation de la prochaine session du Conseil National ;
- Divers.
L’ordre du jour ayant été adopté, le Président National a invité le Secrétaire Général du Parti à présenter le bilan des activités du parti.
Il est ressorti de l’exposé du Secrétaire Général que, dans l’ensemble, les diligences ont été exécutées conformément aux orientations du précédant Bureau politique.
Il s’agit des activités ci-après :
- Le parti a introduit une requête en date du 07 août 2023, auprès du Conseil Constitutionnel sur l’irrégularité induite à l’élection présidentielle par la non-conformité de l’article 121 du code électoral aux dispositions de l’article 6 de la Constitution, en sollicitant la modification dudit article dans l’esprit et la lettre de l’article 2 alinéa 3 de la charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance qui a pour objectif de : « promouvoir la tenue régulière des élections transparentes, libres et justes afin d’institutionnaliser une autorité et des gouvernements légitimes ainsi que des changements démocratiques de gouvernements ». l’audience y relative s’est tenue le jeudi 17 août 2023 à 11h30.
- Le parti a pris part au séminaire organisé par ELECAM le 11 août 2023 sur le lancement officiel de la plateforme Nationale de Concertation Permanente entre ELECAM et les acteurs du processus électoral ;
- Le parti a présenté 10 propositions contre la vie chère à travers l’organisation d’une conférence de presse le 19 août 2022 au siège de notre parti à Yaoundé et a lancé une campagne contre la vie chère à travers le pays par la voie d’une pétition qui a recueilli près de cinquante mille signatures entre septembre et novembre 2022;
- Production et Présentation aux camerounais à travers la conférence de presse du 21 octobre 2021 à Douala, mais aussi par voie de Courrier aux institutions et au corps diplomatique du Manifeste du Mouvement Réformateur sur la situation sociopolitique du Cameroun pour « sortir de la crise dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest et fonder un état démocratique».
- Organisation le samedi 30 octobre 2021 à Yaoundé du séminaire sur la communication du parti sur le thème « quelle communication pour construire une alternance démocratique »
- Présentation des vœux à la Presse le vendredi 14 janvier 2022 à Yaoundé et le mercredi 04 Janvier 2023 à Douala ;
- Communication quasi permanente du parti dans les médias traditionnels (Presse écrite, Radio et télévision) à l’échelle locale ou nationale ainsi que dans les réseaux sociaux à travers les différentes plateformes cybernétiques du parti ;
- Participation régulière du parti aux défilés relatifs à la fête de la jeunesse du 11 février et à la fête de l’unité du 20 mai depuis 2022 pour les fédérations départementales ayant reçu l’autorisation de l’administration et organisation d’autres festivités ailleurs ;
- Encadrement des comités départementaux effectivement installés et poursuite des démarches visant l’installation des comités des fédérations départementales suivantes : Océan, Lekié, Mbam-&-Kim, Mayo-Danay, Logone-&-Chari, Mayo-Tsanaga, Nyong-&-Kellé, Sanaga-Maritime, Nkam, Moungo ;
Suite à cet exposé, le Président du Parti a exhorté le Secrétariat Général à parachever l’installation des comités départementaux en attente avant le prochain Conseil National annoncé pour le premier trimestre 2024, et à réorganiser les comités là où le besoin s’impose pour les redynamiser dans la perspective des prochaines échéances électorales. Il a par la suite passé la parole au Trésorier National sur le point de la situation financière du parti. Il est ressorti de l’exposé du Trésorier National que la situation des finances du parti est difficile. En particulier, le parti n’arrive pas à faire face aux nombreuses sollicitations des camarades, sympathisants et autres concitoyens pour les aides en rapport avec la scolarité, la prise en charge médicale, le logement et autres besoins. Reprenant la parole et au regard de cette situation financière, après une réflexion de l’ensemble des participants sur les pistes de financement du parti visant à répondre efficacement aux sollicitations sociales de ces camerounais abandonnés par ceux qui sont en responsabilité et en droite ligne avec les engagements du Mouvement Réformateur pour instaurer la gratuité de l’éducation des enfants jusqu’à 15 ans, la gratuité des soins de santé et du logement pour les populations les plus pauvres, il a été arrêté l’organisation d’une levée de fonds auprès des membres, sympathisants et autres concitoyens de bonne volonté pour la mise en action du Centre des œuvres sociales et caritatives du Mouvement Réformateur en application des dispositions du titre 9 des statuts du parti. Cette levée de fonds sera clôturée par une soirée de Gala le samedi 3 février 2024 à Yaoundé.
Le Président du Parti a par la suite redonné la parole au Secrétaire General afin d’aborder le deuxième point de l’ordre du jour, portant sur l’organisation du prochain Conseil National du parti.
Le Secrétaire Général a pris la parole pour faire le point des préparatifs relatifs à l’organisation de cette importante rencontre dans le contexte des prochaines élections en 2025. Cela étant fait les membres du bureau politique ont chacun pris la parole sur les conditions d’organisation et les objectifs du Conseil National ; au terme de ces échanges, les dates du 1er et 2 mars ont été arrêtées pour l’organisation du prochain Conseil National à Bertoua.
Reprenant la parole, le Président National s’est félicité de l’esprit général qui a prévalu autour des discussions visant l’organisation du prochain Conseil National. Il a également instruit au Secrétariat Général la réorganisation rapide de l’équipe des communicants du parti pour une meilleure présentation des idées et projets du parti aux camerounais de l’intérieur et de l’extérieur du pays. Le président a ensuite fait une lecture de la situation actuelle dans notre pays. Il a relevé les maux qui minent la société camerounaise du fait des échecs constatés dans la gouvernance du régime en place.
Ces maux se résument en termes de :
- La Pérennisation et la banalisation des crises sécuritaires dans les régions de l’extrême nord, du nord ouest et du sud ouest. Une recrudescence des attaques contre les populations dans l’extrême nord par des bandes armées entrainant le déplacement des populations abandonnées à elles-mêmes. Un ensauvagement croisant de la belligérance dans les régions anglophones conséquence de la fuite en avant du Gouvernement qui n’offre aucune perspective politique et privilégie la solution militaire tout en faisant la propagande d’une normalisation fictive de la situation dans ces régions tandis que les populations dans la détresse continuent de fuir cette zone de guerre.
- La situation dramatique du chômage dans notre pays par une politique gouvernementale de destruction des emplois ou qui ne favorise pas la création des emplois. En particulier le chômage croissant des jeunes qui se lit à travers l’augmentation exponentielle des moto-taxis dans nos villes, l’abandon des villages et campagnes par un exode rural favorisé par l’incapacité des pouvoirs publics à relancer l’agriculture, l’augmentation sans cesse des départs de nos jeunes vers les pays étrangers y compris au péril de leurs vies dans le desert ou la méditerranée ;
- La précarisation de plus en plus croissante des populations avec une chute continue du pouvoir d’achat des camerounais à cause du niveau bas des salaires des camerounais et en même temps une augmentation sans cesse des prix des produits sur les marchés ainsi que le renchérissement des impôts et autres services de l’Etat. Dans l’incapacité de créer des emplois, c’est une véritable guerre fiscale qui est menée par le Gouvernement contre les populations et les entreprises pour financer les guerres et payer la dette des projets largement surfacturés et sans effet sur le bien-être des populations.
- abaissement regrettable de la qualité de vie des populations à cause de l’incapacité du Gouvernement à mener une politique visant à garantir les droits fondamentaux de nos concitoyens s’agissant notamment de la santé, l’éducation, le logement ou encore l’accès à l’eau potable et à l’énergie. En particulier, la gratuité de l’école annoncée dans le primaire est un leurre qui continue de priver des millions d’enfants de la scolarisation, l’absence de l’assurance maladie universelle prive plus de 10 millions de camerounais de l’accès aux soins de santé, l’échec du projet de construction de 10 000 logements et d’aménagement de 50 000 parcelles ou tout simplement, l’absence d’une politique d’accès au logement décent pour les plus pauvres entraînant l’augmentation anarchique du coût du logement et la persistance de l’habitat précaire dans les zones à risque;
- L’explosion des mouvements sociaux dans la quasi totalité des secteurs d’activités caractérisée par les demandes d’amélioration des conditions de travail et d’augmentation des rémunérations face à la cherté de la vie notamment dans la santé, le transport et l’enseignement. En particulier la persistance de la grève des enseignants du fait de l’inaction du Gouvernement et du non respect des engagements de l’état face aux revendications légitimes des enseignants qui expose la nation à la destruction de l’école publique au bénéfice d’une privatisation élitiste de l’école avec une augmentation incontrôlée des coûts dans l’enseignement privé.
- La mauvaise qualité des infrastructures transports routières et ferroviaires causant de nombreuses pertes en vie humaines et d’énormes dégâts matériels avec en particulier la multiplication des accidents routiers, conséquences de la mauvaise gestion des projets de développement routier initiés parfois il y a plus d’une décennie, voire plusieurs décennies comme l’autoroute Douala-Yaoundé, l’autoroute Yaoundé-Nsimalen, la route Batschenga-Ngaoundéré, la pénétrante Est de Douala…, l’absence de mise en œuvre des recommandations de la Commission d’enquête sur l’accident ferroviaire d’Eséka du 21 octobre 2016 ayant fait des centaines de victimes, notamment l’absence à date d’une société de gestion du patrimoine ferroviaire, l’incapacité du Gouvernement à mettre en œuvre le plan directeur ferroviaire national avec un potentiel de création de près d’un millions d’emplois ;
- La mauvaise gestion urbaine caractérisée par l’extension anarchique des villes, le déficit des infrastructures urbaines, l’absence des transports en commun à l’origine de l’accroissement anarchique des moto-taxis, la prolifération des monticules d’immondices à tous les coins des villes entrainant le retour du choléra avec l’absence de l’eau potable dans la majorité des quartiers ;
- Disfonctionnement de l’ensemble des structures de l’Etat avec l’Assemblée Nationale à l’accoutumée moribonde, incapable de remplir sa mission d’élaborer des lois et de contrôler l’action du Gouvernement, aujourd’hui gangrenée par les scandales financiers, un pouvoir judiciaire paralysé par les luttes d’influence au sein de l’exécutif dont les membres sont en roue libre, chacun mettant en avant ses propres intérêts pécunieux et ses propres ambitions au détriment de la solidarité gouvernementale et des populations dont les attentes restent largement insatisfaites;
En relevant la responsabilité du Gouvernement dans la dérive actuelle du pays ainsi que le risque très élevé d’un déchirement profond de la Nation avec la fin de « règne » du Président Biya,
Constatant que le pouvoir n’a pas donné suite aux propositions du parti présentées il y a deux ans à travers le Manifeste du Mouvement Réformateur pour « sortir de la crise dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest et fonder un état démocratique », Le Bureau politique :
- relance son appel au Président Biya pour la formation d’un Gouvernement d’union nationale susceptible de sortir le pays de la multitude des crises dont la Nation fait face et de rétablir l’unité nationale;
- lance un appel aux camerounais de tous bords, partis politiques et société civile, pour la formation d’une coalition nationale visant à garantir l’unité des camerounais, à sauvegarder la démocratie et la République;
Pour finir le Président National a appelé le troisième point à l’ordre du jour à savoir les divers.
La situation géopolitique caractérisée par la multiplication des zones de belligérance qui appelle à une reforme urgente de l’ONU et de son Conseil de Sécurité a particulièrement fait l’objet d’échanges.
Le Bureau politique a relevé le soutien unanime des états arabes et l’extraordinaire mobilisation des populations à travers le monde pour appeler à l’arrêt de la guerre sur le territoire palestinien et pour une solution à deux états entre Israël et la Palestine. Faisant le parallèle avec le soutien unanime des occidentaux pour l’Ukraine dans le conflit avec la Russie, le Bureau politique a souligné pour le regretter le manque de solidarité des Etats africains et l’incapacité de l’Union Africaine à construire cette solidarité pour l’Afrique et les peuples africains.
En rappelant que toute l’histoire de l’humanité se caractérise par le déplacement des populations à la recherche du bien-être, le Bureau politique dénonce avec force le complot ourdi entre l’Union Européenne et le Gouvernement raciste et xénophobe en Tunisie contre la jeunesse africaine en quête du mieux-être que les Gouvernements laissent périr en masse dans le désert et la méditerranée.
Après avoir usé et abusé des coups d’Etat pour maintenir sa domination dans ses anciennes colonies, la France fait face aujourd’hui en Afrique à ses vieux démons et s’en prend aux étudiants africains en terre française. Il s’agit là d’une vraie déchéance pour la France dite « pays des lumières et de la liberté ». Le Mouvement Réformateur appelle le Gouvernement français à se ressaisir, à faire preuve de lucidité s’agissant de la mort inéluctable du néocolonialisme en Afrique pour faire place à un partenariat équilibré, demande au Gouvernement Français de renoncer aux représailles contre les étudiants africains.
Pour faire barrage au retour des impérialismes, booster la croissante des Etats Africains et garantir le bien-être aux populations Africaines, le parti appelle à l’accélération de la construction des Etats Unis d’Afrique.
Le Président National a fait part de la nécessité d’organiser une tournée à l’intérieur du pays et dans la diaspora avant le prochain Conseil National.
Enfin, le bureau politique a renouvelé sa confiance et réaffirmé sa fidélité, sa loyauté et son soutien sans faille au Président du Parti.
C’est dans une ambiance, à la fois, fraternelle et militante que le Président du parti a clos les travaux de la huitième session du Bureau politique, tout en souhaitant un bon retour en famille à tous les participants.
Pour le Bureau Politique
NSEGBE Albert Dieudonné
Secrétaire General PI