Mouvement Réformateur

Mesdames, Messieurs, Chers camarades,

Je voudrais vous dire que je suis très heureux ce jour d’être là, parmi vous à l’occasion de ce séminaire sur le plan de communication du Mouvement Réformateur.

Je tiens à remercier Patrice, notre Secrétaire Général pour l’organisation et, en particulier, la qualité de l’accueil qu’il nous a réservé aujourd’hui au siège du parti dans le contexte de la pandémie du coronavirus.

Lors de notre dernière réunion du Bureau politique, j’ai donné des instructions pour que ce séminaire, souhaité par le Bureau Politique, se tienne avant la fin de ce mois. Félicitons ensemble le Secrétaire Général et tous ses collaborateurs qui ont tenu ce délai.

Je tiens aussi à remercier l’ensemble des participants à ce séminaire. Tout particulièrement, merci à tous les participants qui ont fait le déplacement pour être aujourd’hui à Yaoundé. Un merci spécial à Albert Dieudonné, notre Secrétaire Général adjoint et à toute la grande délégation partie de Douala.

Avant d’aborder l’objet de notre rencontre, je vous demande d’avoir une pensée profonde pour nos populations en proie à la pandémie du coronavirus, particulièrement pour celles qui ont perdu des proches et pour l’ensemble du corps médical au front de cette guerre sanitaire. Souhaitons prompte rétablissement aux malades, protégeons nous les uns les autres en respectant règles d’hygiène et les gestes barrière.

Après une période pendant laquelle, le Mouvement Réformateur n’a pas eu d’activités publiques en faisant uniquement dans l’observation, la réflexion et la concertation interne, le Bureau politique du 02 mai 2020 a décidé de la remobilisation des instances du parti et, dans ce cadre, a projeté l’organisation de ce séminaire sur le plan de communication de notre parti.

Ce séminaire vise deux objectifs principaux. Il s’agit d’une part d’apporter au secrétariat général la matière pour une réorganisation efficiente de la cellule de communication du parti et d’autre part de donner aux communicants du parti les canaux et les principes de la communication du Mouvement Réformateur dans un contexte national où la communication politique tourne à la confrontation violente et à la conflictualisation sans aucune emprise sur la marche de la nation.

L’image devenue virale d’un Sous-préfet menaçant le chef de village tremblant de peur et hésitant de MINKAN dans le Sud, la récente sortie polémique du Ministère de la communication en direction d’un média international ou encore la levée de bouclier des officiels après les premières informations sur le massacre de Ngarbuh  renseignent à suffisance sur quelques traits de la communication officielle caractérisée principalement par le manque de transparence, le refus de la contradiction sur le fond de l’instrumentalisation des communautés et de la vassalisation des citoyens.

A l’autre extrémité, La communication est embrigadée par une propagande quasi permanente et la manipulation sans aucune dimension de responsabilité citoyenne ou républicaine. Des organisations et certains citoyens sont constamment dans l’affront, l’invective, voire l’appel à la révolution face aux institutions. Tout y passe, sans aucune retenue, il n’y a plus de place pour le respect, y compris le respect de la vie intime, voire, de la vie tout simplement. Tout ce passe comme si, les seules réponses possibles à l’absence de transparence et au refus de la contradiction sont  la terreur, l’irrévérence et l’inélégance.

« Quelle communication pour construire une alternance crédible » C’est le thème choisi par le Secrétariat Général. J’ai validé ce thème car, en réalité, il n’y a pas encore aujourd’hui sur la scène politique nationale, une alternative crédible au régime en place qui continue de dominer la scène politique avec 152 députés sur 180 à l’Assemblée Nationale et 316 maires sur 360 communes du pays. Mais aussi parce que, bien entendu, le tableau que je viens de vous présenter ne peut pas conduire à une alternance démocratique. Il ne peut pas avoir de démocratie véritable si les citoyens sont en permanence dressés les uns face aux autres.

Or, il ne fait aucun doute que face à l’échec des gouvernements successifs du renouveau,  l’immense majorité de nos populations des villages et des villes aspirent à autre chose. Les fraudes électorales du parti au pouvoir et l’incapacité des acteurs politiques de l’opposition à œuvrer véritablement pour le changement tant souhaité par les populations, contribuent conjointement à maintenir celles-ci sous l’emprise du régime gouvernant.

Il est alors essentiel pour le Mouvement Réformateur, notre parti dont la vocation est de transformer et de renforcer les institutions républicaines au bénéfice des populations, de construire et de proposer un nouveau rapport communicationnel entre les populations et les institutions. Le séminaire-atelier devra rappeler ou repréciser les grands principes de la communication de notre parti. Le Mouvement Réformateur est un parti républicain et démocratique. Nous devons rester fidèles autant à notre idéal réformateur qu’à la devise de notre parti « Unité-Liberté-Modernité ».

Mesdames, Messieurs, Chers camarades,

Le 25 juin 2011 au MEUMI HOTEL, ici à Yaoundé, lors de notre causerie participative, j’avais dit : « Nous avons refusé de nous aligner à une opposition systématique au régime en place de la même façon que nous ne pouvons apporter un soutien aveugle à celui-ci. Nous avons choisi de construire notre voie. Notre positionnement idéologique au centre de l’échiquier politique national nous donne l’opportunité de rassembler tous les camerounais sans distinction. Le Mouvement Réformateur est la voie du dialogue franc et sincère entres tous les camerounais. Je dis bien tous les Camerounais. Nous sommes la voie de l’unité du pays et de la Nation.

Ce choix, nous l’avons fait pour être libres. Libres et indépendants pour nos idées, pour notre projet réformateur. Et aujourd’hui que les uns et les autres choisissent la confrontation, notre positionnement fait de nous, le rocher qui protège le peuple des affres de la division et de la guerre »

Comme vous pouvez le constater, l’environnement politique du pays est resté globalement le même, certains acteurs aujourd’hui ayant tout simplement pris la place de ceux qui étaient là hier sans aucun changement sur la vie quotidienne de nos populations. Ce discours est toujours d’actualité et votre séminaire-atelier devra en tenir compte.

Le plan de communication que vous allez proposer au Bureau Politique doit permettre aux citoyens d’identifier clairement le projet réformateur de notre parti et dans cet ordre d’idées, il est essentiel de savoir que nous ne sommes pas un rassemblement de façade des individus dont la seule ambition individuelle est de profiter au maximum des bienfaits du pouvoir en attendant la nuit des longs couteaux. Nous ne sommes pas non plus des utopistes. Dans la vraie vie, lorsqu’on est mort, on est vraiment mort. C’est dans la foi chrétienne qu’on peut mourir et renaitre. Mais en en politique, le concept de la renaissance est forcément une utopie. Le Mouvement Réformateur, le parti qui prône une transformation profonde de nos institutions pour le bien-être collectif est l’avenir de notre cher et beau pays le Cameroun.

Mesdames, Messieurs, Chers camarades,

La mission principale pour les prochains mois telle que définie lors de la dernière session de notre Bureau politique est la finalisation de l’implantation de notre parti dans les 58 départements du pays et dans la diaspora.  Il est en effet illusoire de vouloir concurrencer sérieusement le parti au pouvoir  avec un faible ancrage territorial. Notre communication doit amener les citoyens au-delà des membres de notre parti à nous accompagner dans cette volonté de construire une alternative crédible au régime en place. C’est un très grand défi dans la mesure où le Mouvement Réformateur a dès sa création fait le choix d’être le parti de tous les camerounais aux antipodes de certains qui se complaisent dans le régionalisme ou le communautarisme.

Sur le plan national, le Bureau politique du 02 mai a accordé une attention particulière au drame des populations des les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest. Il est apparu en particulier qu’en plus de la mauvaise gestion gouvernementale de cette crise et de la récupération de la crise sociale originelle par certains groupes jusqu’au-boutistes, l’indifférence des populations des huit autres régions du pays à la souffrance de nos frères et sœurs de ces deux régions meurtries est un facteur non négligeable de l’enlisement de ce drame. Notre plan de communication doit pouvoir nous aider à sensibiliser très largement les populations de tout le pays pour que la Nation dans son ensemble contribue de manière efficiente à la fin de la crise dite « anglophone ».

Comme il apparait, le Bureau politique du Mouvement Réformateur fixe par ma voix à votre séminaire une ambition forte. Je me réjouis une fois de plus de la qualité de la participation et vous souhaite un très bon séminaire en vous exprimant d’emblé ma confiance quant à l’importance des résultats à l’issu de vos travaux.

Mesdames, Messieurs, Chers camarades,

Je vous remercie de votre attention

Vive le Mouvement Réformateur,

Vive le Cameroun.

Samuel BILLONG

Président du MR