VŒUX DU MOUVEMENT REFORMATEUR POUR L’ANNEE 2022

Mes chers concitoyens, chers amis

A l’entame de la nouvelle année, je voudrais, au nom du Mouvement Réformateur, vous présenter mes vœux de paix, de sante et de réussite pour 2022.

Je voudrais à l’occasion exprimer une pensée de réconfort à l’endroit de ceux d’entre vous qui aviez connu la disparition d’un proche, d’un être cher au courant de l’année qui vient de s’achever. Ayons en communion une pensée pour tous ceux qui nous ont quittés en 2021 et avec lesquels nous avons eu le privilège de partager des moments de notre existence.

Je voudrais dans la même lancée avoir une pensée émue pour tous ceux de  nos compatriotes qui nous ont quittés sur le front de la crise sécuritaire de Boko Haram ou des conflits intercommunautaires dans l’extrême nord du pays, pour tous nos compatriotes civils ou militaires qui sont tombés au front de la guerre civile dans les régions anglophones.

Outre ceux qui nous ont précédés dans l’au-delà du fait de ces différentes crises, de nombreux compatriotes fuyant les affres de la guerre, vivent dans le dénuement total comme déplacés internes ou comme refugiés dans des pays voisins. Je voudrais, en ayant une pensée réconfortante pour ces compatriotes, relever pour le déplorer la lâcheté des politiques en responsabilité qui, au lieu de se saisir ces différents défis et impulser des solutions politiques définitives, font le choix de sacrifier des vies civiles ou militaires de nos concitoyens.

Cette année, l’un des symboles de cette lâcheté est sans conteste, la double perte du 14 octobre à Buea de la jeune Caroline, élève d’environ 5 ans sur la route de l’école et le lynchage par une foule en furie du jeune Gendarme Achille Rigobert Mvogo de 25 ans, envoyé au front 3 mois à peine après l’acquisition de son grade de Gendarme en juillet 2021 suite à son admission au concours de gendarmerie en 2019. Manifestement, le gendarme Mvogo n’avait pas eu le temps d’acquérir l’art du maniement de son arme mais il a été envoyé comme précipitamment en zone de Guerre.

A première vue, la jeune Caroline  a été touchée par une balle tirée par le Gendarme Mvogo qui n’aurait pas maitrisé son arme et ce dernier a été lynché à mort par une foule en colère.  Mais dans la réalité, ces deux enfants ont été tués par la lâcheté de ceux qui s’entêtent à poursuivre la guerre en zone anglophone à tout prix. Sinon, comment des responsables politiques peuvent-ils laisser à un enfant comme le gendarme Mvogo, la responsabilité de ramener la paix et l’ordre dans les régions anglophones ?

L’autre symbole de l’indifférence vis-à-vis de nos populations de ceux qui sont en responsabilité est la barbarie dont ont été victimes nos compatriotes du Logone-et-Chari dans la quasi indifférence des autorités en décembre dernier au cours des affrontements intercommunautaires. Quatre mois plus tôt, en août dernier, c’était la même chose et comme la vie de nos populations ne compte pas, des officiels ont pensé qu’il suffisait de rédiger un communiqué conjoint annonçant un retour définitif de la paix entre les communautés en conflit dans une zone ou les bêtes se disputent les points d’eau avec les Hommes pour construire la paix dans le Logone-et-Chari.

Nous pouvons multiplier ce type observations et sur la quasi-totalité des domaines de la vie nationales pour mettre en lumière le peu d’égard de ceux qui sont en responsabilité vis-à-vis de nos populations.

La flambée des prix au courant de l’année 2021 du panier de la ménagère avec une augmentation de l’ordre de 20% des prix du poulet, de l’huile , du sel…etc., tendance qui devrait s’accentuer en 2022 expose le pays à des crises sociales au courant de cette année comme cela a été le cas en 2008.

La gestion désastreuse de la pandémie du coronavirus, du fait des mesures de restrictions imposées aux entreprises et de l’inefficacité des mesures de soutien à celles-ci a abouti à la crise des filières économiques entières comme celle de la volaille, la tomate ou encore l’hôtellerie-restauration et impacté directement des emplois permanents dans le secteur privé en termes de mise en chômage technique ou de licenciement dans des proportions avoisinant respectivement 13% et 4% des emplois du secteur privé.

Apres avoir estimé que “le volume global des échanges commerciaux avait reculé de l’ordre de 16%, que les exportations et importations ont respectivement baissé de 14 et 16%”, le Gouvernement a saisi l’OMC pour relever les disfonctionnements et les perturbations survenus sur le marché mondiale avec la pandémie. C’est une démarche insensée pour un Gouvernement qui s’est volontairement mis sous la roue des pays occidentaux s’agissant de la gestion de la pandémie alors que manifestement, le virus ne sévit pas dans notre environnement dans les même proportions que dans les pays occidentaux ou tempérés.

Les mesures de restrictions du fait du Covid pour une économie qui reste encore sous la très grande dépendance des hydrocarbures et des produits agricoles tels que le café, le cacao, le coton, l’huile de palme ou encore le bois et en proie aux nombreuses crise sécuritaires dans l’extrême nord ou dans les régions anglophones ne pouvait que conduire à l’asphyxie de l’économie et à la situation désastreuse que nos populations vivent sur le territoire national.

Les guerres ont asséché les caisses de l’Etat, les projets s’arrêtent faute de paiement et ce ne sont pas des mesures alambiquées d’élargissement de l’assiette fiscal dont les premières victimes sont les couches les plus défavorisées de la société qui arrangeront cette situation.

Pour permettre une respiration de l’économie nationale, il faut arrêter la guerre notamment dans les régions anglophones et lever totalement les mesures de restrictions dues au Covid, mesures imposées par un suivisme quasi religieux des pays occidentaux.

Mes chers concitoyens, chers amis

Apres plusieurs renvois, des années de préparation et des dépenses pharaoniques, notre pays va débuter l’année 2022 avec l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN). Certaines délégations sont déjà arrivées en terre camerounais et s’il y a quelques jours encore, la question de l’organisation effective de cette compétition continentale dans notre pays se posait, force est de constater que le CAN se jouera dans notre pays.

La vocation d’une telle organisation est de rassembler au-delà des divergences pour que la Nation hôte se présente à la face du monde sous son plus beau visage. Ceux qui sont en responsabilité n’ont pas fait ce choix. C’est donc une Nation balafrée qui va accueillir le monde du Football et au-delà dans notre pays pendant un mois.

Et pourtant, le Mouvement Réformateur a appelé à plusieurs reprises à la paix et a l’unité comme dans notre Manifeste « pour sortir de la crise dans les régions du nord ouest et du sud ouest et fonder un Etat démocratique ».

Notre appel au dialogue n’a pas été entendu. Le Gouvernement n’a pas, de manière visible et remarquable, engagé des pourparlers de paix avec les leaders de la crise anglophone. Des lourdes peines de prison ont été infligées aux détenus de la crise postélectorale allant jusqu’à 7 ans d’emprisonnement ferme. Il s’agit, au-delà de la prime à la terreur, d’une position dommageable qui éloigne la Nation d’une sorte de trêve pendant le déroulement de la CAN.

Pour tous ceux de nos concitoyens déplacés interne ou exilés des crises sécuritaires dans les régions anglophones ou à l’ extrême nord du pays, pour tous nos compatriotes qui vivent dans la peur des exactions des bandes armées dans ces régions, la CAN sera sans aucun doute un non événement.  Il suffisait pourtant d’un geste d’apaisement pour que la CAN soit un moment de ferveur populaire pour la Nation dans son ensemble.

Certes le Pouvoir n’a pas œuvré pour que tous les camerounais s’approprient la CAN et que la fête du Football après 50 ans d’attente sur notre sol soit véritablement populaire, mais il est de notre devoir vis-à-vis professionnels du Football et des inconditionnels de ce sport de lancer un appel à la retenu en direction de ceux qui d’une manière ou d’une autre souhaitent perturber le déroulement de la CAN.

Pour Roger Milla, Thomas Nkono, Michel Kaham, Emmanuel Kunde, Joseph Antoine BELL, Mbida Arantes, feus Docteur Abega et Marc Vivien Foe…etc., qui ont apporté tant de moments de joie à notre Nation, donnons une chance à la CAN.

Pour que la fête du Football sur notre sol soit effective et empreinte de la plus large popularité, le Mouvement Réformateur exhorte les belligérants de la guerre civile dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest à observer une trêve,

Le Mouvement Réformateur appelle le Président Biya à faire un geste fort de paix en libérant tous les prisonniers d’opinions, notamment ceux de la crise anglophone et de la crise postélectorale.

Mes chers concitoyens, chers amis

C’est dans la paix et l’unité que nous allons bâtir un  Cameroun démocratique et moderne.

La tentation révolutionnaire, la défiance permanente aux institutions de la République et le communautarisme qui sont proposés par certains ne sont pas des solutions viables au clanisme et à la Gabegie qui nous sont imposés par le pouvoir actuel. Bien au contraire, de telles perspectives ne peuvent que renforcer en le nourrissant l’ultraconservatisme du pouvoir RDPC par l’effet pervers que celles-ci ont sur nos populations qui aspirent très largement à la paix et à l’unité.

C’est cette analyse qui a conduit à la relance des activités publiques du Mouvement Réformateur en mai 2020. L’année 2021 qui vient de s’achever a vu la confirmation de cette relance avec une trentaine de Comites départementaux installés sur huit régions du pays. 2022 sera pour le Mouvement Réformateur, l’année de la finalisation de notre implantation territoriale tant au niveau départemental qu’au niveau des communes et arrondissements. Cette année sera aussi celle de la clarification de la scène politique nationale face à la duplicité de certains acteurs politiques vis-à-vis des populations.

En effet, dans un système électoral à un seul tour que le pouvoir ne semble pas disposé à changer, nous avons besoin d’un bloc républicain et démocratique fort en face d’une majorité présidentielle aux contours flous et extensibles.

Plus que le système électoral, c’est la dynamique unitaire portée par « l’union pour le changement » qui a conduit les forces de l’opposition à la victoire en 1992. Nos populations ont fait l’expérience des trahisons qui ont suivi ces performances.

Le  discours du Mouvement Réformateur n’a pas changé depuis la création de notre parti en 2006 et, en toutes circonstances, notre vocation est d’être aux cotés et au service de nos populations en disant qu’il est temps de tourner la page d’une gouvernance archaïque  qui laisse nos populations à la périphérie pour avoir comme enjeu principal la perpétuation du pouvoir actuel.

C’est pourquoi nous sommes résolument et patiemment engages à construire un bloc réformateur fort sur le chemin de l’union des forces du changement.

Je vous demande de croire au Mouvement Réformateur engagé à construire un Cameroun uni, libre et moderne.

J’ai confiance.

 Samuel BILLONG

Le Président National.

 

 

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