Bonne Fête du Travail 2022 aux travailleurs
Chers travailleurs, Chers compatriotes et amis,
A l’occasion de la célébration de la 136ème Edition de la fête Internationale du travail ce 1er mai 2022, je voudrais, au nom du Mouvement Réformateur, souhaiter bonne fête à tous les travailleurs dans les entreprises, les usines, aux champs, à domicile ou dans la rue.
Comme à l’accoutumé, je vous exhorte à avoir une pensée pour tous ceux de nos concitoyens qui ont perdu leurs emplois ou qui sont à la recherche d’un emploi décent. La persistance de la guerre dans les régions anglophones du pays et le disfonctionnement institutionnel lisible autant à l’intérieur que par nos partenaires étrangers ne sont pas favorables à l’amélioration de la situation du chômage et de la précarité des emplois dans notre pays.
Une fois de plus, Le gouvernement qui a fait des mains et des pieds pour remplir les stades pendant la récente coupe d’Afrique des Nations, distribuant les billets d’entrée ou rendant l’accès libre à cet effet, vient d’interdire par voie de communiqué, la traditionnelle parade des travailleurs du 1er mai sous le prétexte de la crise sanitaire. Personne n’est dupe. Le régime RDPC apporte la démonstration une fois de plus du peu d’égard qu’il porte aux travailleurs.
Cette année, je voudrais particulièrement exprimer notre soutien et nos encouragements à tous les travailleurs qui se battent pour l’amélioration des conditions de travail et plus généralement, pour un mieux être au sein des entreprises publiques ou privées et dans la société. Il s’agit en particulier des enseignants et autres corps de métiers dans la fonction publique à des degrés divers qui, las de l’extrême précarité, appelle le Gouvernement à améliorer leur triste sort.
C’est un devoir collectif de s’engager pour la justice sociale et une société plus équilibrée. Face à un état en dérive, les citoyens en général et les travailleurs en particuliers, ont plus que jamais besoin des corps intermédiaires pour ne pas subir à l’infini le poids des injustices de l’Etat. Malheureusement, la corruption et les renoncements de certains partenaires sociaux ont conduit à l’abandon et à la solitude des travailleurs qui subissent le pire face aux employeurs véreux. Le mouvement de grève en cours des enseignants met à nu le caractère véreux de notre Etat aux antipodes de ses missions de protection des travailleurs et des citoyens en général. C’est totalement inadmissible et indigne que l’Etat fasse travailler des citoyens pendant des décennies sans salaires et sans avancement.
Je voudrais rendre hommage à la mémoire du défunt enseignant d’EPS HAMIDOU au Lycée de Beka, dont le cas avait suscité l’indignation générale, lui qui avait passé 10 ans sans salaire et est mort au moment ou, devenu le symbole de la grève des enseignants.
Dans une véritable démocratie et pour un Etat qui respect la vie des citoyens, le cas du regretté HAMIDOU aurait conduit à la démission du Ministre de la fonction publique qui est à la base de ce drame. Mais le peu d’honneur de nos officiels ou le cynisme de notre système de gouvernance a conduit celui-ci à aller narguer la veuve et la famille du défunt. Comme si un dossier pouvait remplacer un époux ou un fils.
Mais l’Etat n’est pas seul responsable de ce type de drame. Le manque d’efficacité des corps intermédiaires, la forfaiture des syndicats des travailleurs qui renoncent à leur mission première de protection des travailleurs en se laissant corrompre par les employeurs, les dirigeants syndicaux malhonnêtes favorisent aussi le mauvais traitement qui est réservés aux travailleurs.
La récente sortie du Ministre délégué à la défense appelant l’attention du Ministre de l’Administration territorial sur l’existence de 66 postes de contrôle sur le corridor Douala-Ndjamena donc 39 « irréguliers » illustre l’inefficacité des syndicats des transporteurs qui sont englués dans un faux dialogue avec les autorités de ce secteur au détriment des transporteurs. Les préavis de grève suivis des simulacres de dialogues dont on imagine bien des dessous se suivent et les transporteurs continuent à souffrir le martyr sur les routes.
C’est le lieu d’appeler à la responsabilité des syndicats des travailleurs qui doivent s’en tenir à la protection des travailleurs, à l’amélioration des conditions de travail et à une meilleure intégration des travailleurs dans la société. Il ne s’agit donc pas pour les syndicats d’être des soutiens du Gouvernement ou des opposants à l’action du Gouvernement mais de s’inscrire dans un dialogue franc et sincère avec les employeurs et l’Etat dans l’intérêt des travailleurs.
Chers travailleurs, Chers compatriotes et amis,
Notre pays est dans une trajectoire décadente depuis la fin des années 80 et le début des années 90. La dévaluation du Francs CFA, les multiples baisses des salaires des fonctionnaires et agents de l’Etat, les privatisations et toutes les mesures d’austérité prises sous la dictée du FMI notamment n’ont eu pour seuls effets que de plonger l’économie nationale dans une mauvaise perspective et d’accentuer la misère des populations.
Dans un contexte économie extrêmement défavorable, le Gouvernement se paie le luxe d’entretenir une guerre dans les régions anglophones notamment au détriment du monde du travail. La CDC 2ème employeur du pays après l’Etat et la SONARA sont à l’agonie. Tous secteurs compris, l’appareil de production est en extrême difficulté dans ces deux régions, voire quasi inexistant aujourd’hui à cause de la guerre. C’est en définitive, l’ensemble de l’économie nationale qui est négativement impacté par cette guerre par ricochet, contre le monde du travail et les travailleurs.
Dès lors, aucune amélioration des conditions de vie et de travail ne peut être raisonnablement attendue. Les caisses de l’Etat sont vides et la solution est loin d’être dans la multiplication des opérations du Gouvernement pour lever les fonds sur les plateformes financières à l’intérieur ou à l’extérieur du pays. La solution est dans l’implication du monde de travailleurs, des employeurs et des salariés pour la fin de la guerre qui causent tant de souffrances aux populations et met en lambeaux l’économie nationale.
Les changements sociaux et institutionnels souhaités par une large majorité de nos populations et pour lesquels nous militons au Mouvement Réformateur seront effectifs par le travail avec l’implication des travailleurs de tous les secteurs de même que des employeurs pour la relance de notre outil de production et pour l’arrêt de la guerre dans notre pays.
Je vous exhorte à prendre votre part, à prendre part avec le Mouvement Réformateur à la construction d’un Cameroun, uni libre et moderne.
Bonne fête du travail 2022 à toutes et à tous.
Samuel BILLONG
Président National