Fédération départementale du Mfoundi Assemblée Générale

Discours du Camarade Président Samuel BILLONG

 

Mesdames, Messieurs, chers amis et camarades

Je voudrais vous souhaiter la bienvenue à cette première assemblée générale de la Fédération départementale du Mfoundi ;

La fédération départementale du Mfoundi est particulière dans l’histoire de notre parti ; Non pas parce que nous sommes au siège des institutions de notre pays, encore moins parce qu’elle abrite le siège de notre parti. Mais parce que, avec l’assemblée constitutive de notre parti à Douala, c’est ici à Yaoundé, plus précisément au quartier Emombo que nous avons finalisé la réflexion sur nos cent et une idées réformatrices et notre charte en 2007.

Aujourd’hui encore, notre charte et nos cent et une idées réformatrices, documents de base à côté de nos statuts et de notre règlement intérieur, expriment parfaitement notre volonté réformatrice et sont d’une cuisante actualité au regard du contexte socio-politique de notre pays.

Je vous invite chers camarades à vous approprier ces documents pour être des vrais réformateurs.

Je voudrais commencer en disant un ou deux mots sur la triste journée du mercredi 02 mars dernier avec le drame d’Ekondo-Titi, département du Ndian dans la région du Sud-ouest du pays. Nous avons perdu sept de nos concitoyens dont le Sous-prefet ABOLOA Timothée de l’arrondissement d’Ekondo-Titi, et le Maire NANJI Kenneth ENE de la commune d’Ekondo Titi ;Tombés au cours d’une attaque des groupes armés qui s’opposent à l’armée nationale dans les régions anglophones du pays.

Depuis 2016, la tristesse et la désolation ont élu domicile dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest. Notre armée dont la vocation est de protéger la Nation y subit des pertes quasi quotidiennes avec l’utilisation par les groupes armés des armes de plus en plus sophistiquées comme il apparait dans les réseaux sociaux. Le Gouvernement parle d’ailleurs sur le drame de mercredi d’une attaque avec l’utilisation de « plusieurs engins explosifs improvisés ».

Les populations lorsqu’elles n’ont pas fui les exactions comme refugiés dans les pays voisins ou à l’intérieur du pays comme déplacées internes, y vivent la peur au ventre et sont régulièrement victimes des pires atrocités.

Notre pays est en guerre. Nous vivons une guerre civile dans les régions anglophones du pays. Comment mettre un terme à la guerre en niant l’existence de la Guerre? C’est l’équation que le Gouvernement se donne à résoudre aujourd’hui. C’est une équation sans solution. C’est l’enlisement assuré.

Au Mouvement Réformateur, dans le cadre de notre Manifeste pour « sortir de la crise dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest et fonder un état démocratique », nous avons proposé la mise en place d’un Gouvernement d’Union Nationale et la perspective d’un référendum d’autodétermination des populations locales. Solution à la fois démocratique et moderne. Les autorités, à tous les niveaux ont été saisies. Bien entendu, nous attendons toujours le retour de nos correspondances y relatives.

Au lendemain de ce drame, Cameroon-tribune, le quotidien national gouvernemental a fait sa Une sur les véhicules offerts par le Chef d’Etat au corps préfectoral. Ceci en dit long sur l’embarras ou une certaine impuissance du Gouvernement face à la situation dans les régions anglophones.

En présentant nos sincères condoléances aux familles des victimes du drame d’Ekondo-Titi et à l’ensemble des victimes de la guerre civile dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, je vous prie d’accorder une minute de silence en hommage au Sous-préfet ABOLOA Timothée, au Maire NANJI Kenneth ENE et a tous les décédés de l’attaque meurtrière d’Ekondo-Titi.

Je vous remercie.

Merci aux nombreux invités présents à cette Assemblée Générale. Les militants d’un parti politique sont en première ligne. Ils sont au front mais quelles sont les chances de victoire d’un parti qui n’a pas des amis, des sympathisants ?

Merci chers camarades du Mfoundi pour l’organisation de notre assemblée générale. J’ai moi aussi le privilège d’être membre de cette fédération départementale pionnière dans notre parti.

Merci chers camarades pour votre engagement réformateur qui se lit au travers de la bonne organisation de cette assemblée générale et de votre enthousiasme manifeste.

Merci au corps administratif, au Sous-préfet de Yaoundé III qui nous a délivré le récépisséde déclaration de cette Assemblée Générale. C’était récemment le cas à Yaoundé V et Sangmélima ou l’année passée dans quasiment toutes nos manifestations à travers le pays. Nos concitoyens de tous les niveaux et rangs comprennent de plus en plus que le Mouvement Réformateur est à la quête du pouvoir dans le respect des dispositions constitutionnelles et que nous ne sommes pas là pour semer la chienlit.

C’est pour moi l’occasion de rappeler au Sous-préfet, Préfet et Gouverneurs qu’ils ne sont pas au  service exclusif du RDPC et que leur vocation est de permettre une libre expression démocratique.

Pendant l’installation du Comité départemental du Dja et Lobo le 4 février dernier à Sangmélima, j’avais lancé un appel à tous les réformateurs de notre pays à rejoindre le Mouvement Réformateur et à nous soutenir pour que la défiance aux institutions républicaines, le communautarisme inconséquent et le conservatisme à outrance ne soient pas les seuls choix possibles pour nos concitoyens demain.

Je voudrais réitérer cet appel pour l’avenir de notre pays. Je pense très sincèrement que le Mouvement Réformateur est une chance pour notre pays. Je ne le dis pas parce que j’en suis un membre. Mais dans le contexte de notre pays, face aux nombreux risques de déchirement, avoir un groupe de citoyens qui prône l’unité par-dessus toute chose est salutaire.

Nous n’avons pas attendu la guerre dans les régions anglophones, ni l’exacerbation du repli identitaire théorisé ou insidieux. Nous n’avons pas attendu les attaques aux institutions de la république venues de toutes parts et nous n’avons pas attendus les bagarres feutrées des autoproclamés dauphins qui exposent la Nation à une guerre de succession au sein du régime en place.

Nous n’avons pas attendu tout ça pour élever l’unité comme la priorité des priorités de notre Nation.

En lisant notre charte et en prenant connaissance de nos cent et une idées réformatrices, vous allez vous rendre compte que nous avions anticipé toutes ces crises et avions proposé à la Nation des solutions idoines à chacune d’elles. L’élection présidentielle de 2011 à laquelle nous étions candidat aurait dû être l’occasion de présenter à la nation ces solutions mais l’occasion ne nous a pas été donnée.

Avec la modification de la constitution en 2008 pour lever le verrou de la limitation des mandats présidentiels, nous avons pris un peu de recul en pariant que le pouvoir avait forcé les dispositions constitutionnelles pour avoir le temps de mettre un peu d’ordre au sein de l’appareil de l’Etat, du régime et de la Nation.

Face à la situation du pays qui s’est encore empirée plus d’une décennie après cette regrettable modification constitutionnelle, nous n’avons pas eu d’autres choix que de réactiver les structures de notre parti en mai 2020.

Nous avons pris nos responsabilités. C’est ce que font les citoyens et les patriotes. Je vous invite chers concitoyens à en faire autant car c’est votre indifférence qui va permettre aux fossoyeurs de l’Etat ou aux partisans du désordre de nous mener tous dans l’abîme.

Adhérer au Mouvement Réformateur c’est agir.

Vous l’avez compris, chers invités et chers concitoyens, nous vous invitons à l’action en adhérant au Mouvement Réformateur. Ne soyez pas simples spectateurs de la vie de votre pays.

C’est parce que nous sommes spectateurs des malheurs de nos concitoyens dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest que la crise qui s’est transformée en guerre civile se prolonge indéfiniment avec des conséquences sur la Nation dans son ensemble au rang desquelles on peut citer la cherté de la vie avec l’augmentation incontrôlée des prix  et l’explosion de la dette intérieur de l’Etat.

Tout récemment, le Ministre de la Fonction Publique et de la Réforme administrative a adressé une lettre de félicitation à un enseignant pour avoir supporté 10 ans sans salaire. Laissez les enseignants un an, deux ans, cinq ans ou dix ans sans intégration et sans salaire et parfois près de trente ans sans avancement, ce n’est pas seulement irresponsable, c’est vraiment méchant. Mais tout ça ne peut arriver que parce que les enseignants ont acceptés d’être spectateurs de la gestion de leurs carrières.

Nous appelons le Gouvernement à dialoguer directement avec ceux qui portent les préoccupations des enseignants, à revoir de manière pertinente la situation des enseignants et à répondre sereinement aux préoccupations légitimes de ceux-ci pour ne pas perturber le calendrier scolaire.

C’est parce que les fonctionnaires de façon général ont accepté d’être spectateurs  que les salaires des fonctionnaires camerounais sont très bas.Le salaire moyen brut dans la fonction publique de notre pays est inférieur à la moitié du salaire moyen brut des fonctionnaires en Côte d’ivoire. Nous avons encore aujourd’hui dans notre fonction publique des salaires de moins de 50 000 FCFA alors que dans certains pays comme le Rwanda ou la Zambie, les salaires les plus bas des fonctionnaires sont respectivement 171 000 FCFA et 174 000 FCFA.

C’est très injuste de maintenir la majorité des fonctionnaires dans la précarité et en même temps de favoriser une minorité de hauts fonctionnaires qui vivent dans l’opulence à travers les indemnités des comités, des commissions, des réunions spéciales ou les frais de missions, les bons de carburant…etc en plus de leurs salaires.

C’est parce que nous sommes spectateurs chacun à son niveau que certains peuvent confondre la délégation de signature à la délégation des pouvoirs.

Notre constitution, la Constitution de la République du Cameroun est pourtant claire sur les possibilités de délégation des pouvoirs en son article 10(2) « Le Président de la République peut déléguer certains de ses pouvoirs au Premier Ministre, aux autres membres du Gouvernement et à certains hauts responsables de l’administration de l’Etat, dans le cadre de leurs attributions respectives» ou article 10(3)« En cas d’empêchement temporaire, le Président de la République charge le Premier Ministre ou, en cas d’empêchement de celui-ci un autre membre du Gouvernement, d’assurer certaines de ses fonctions, dans le cas d’une délégation expresse.»

Le pays est dirigé aujourd’hui par ordre ou sur les hautes instructions du Président de la République répercutées par le Secrétaire Général des Services de la Présidence de la République. Y a-t-il un problème entre le Président de la République et le Premier Ministre ?

Il arrive quelques fois au travers des correspondances administratives qui inondent les réseaux sociaux que le Premier Ministre reçoive des instructions du Président de la République répercutées par le SGPR au Secrétaire Général des Services du Premier Ministre. Le Président de la République est-il incapable de tenir une séance de travail avec son Premier Ministre ou de lui donner directement une instruction écrite ?

Le quotidien The Guardian Post du 18 février 2022 a posé à juste titre la question de savoir si la confiance du Président de la République au Premier Ministre s’était estompée.

Est-il normal que pour donner les médailles aux finalistes de la CAN au Stade d’Olembé le Premier Ministre représente le Président de la République et que le SGPR représente le président de la République au sommet UE-UA à Bruxelles ?

Nous appelons au strict respect des dispositions constitutionnelles parce que lorsque les uns et les autres commencent à mettre en avant leurs intérêts égoïstes au-dessus de la constitution de la République, le pays court un grave danger et ce sont les populations qui finissent par en pâtir.

Le préambule de notre charte dit: « La république et la démocratie sont en danger. Notre profond engagement pour sauver la république et la démocratie au bénéfice de la paix dans notre pays nous conduit à transcender nos clivages régionaux, ethno-linguistiques, socio-professionnels, religieux et générationnels autour d’un grand Mouvement. Notre ambition est de créer à l’intention des camerounaises et camerounais, une nouvelle force politique. »

Notre devise est : Unité – Liberté – Modernité

Le Mouvement Réformateur est une chance pour notre Nation.

Aujourd’hui, je demande à tous nos concitoyens de saisir cette chance en adhérant massivement au Mouvement Réformateur.

Demain, il sera surement trop tard.

Chers camarades membres du Comité départemental du Mfoundi,

Lors de votre installation il y a quelques mois, le parti vous avait assigné pour mission de gagner les cœurs des populations de Yaoundé en allant faire des adhésions dans les rues, dans les marchés, dans les entreprises, dans les associations culturelles…etc

Vous étiez une dizaine et aujourd’hui le parti compte des centaines de militants dans le Mfoundi. Au nom de notre parti, je vous félicite pour le travail abattu jusque-là. Mais vous savez que notre objectif premier s’agissant des prochaines élections locales c’est Yaoundé et nous ne pourrons pas gagner Yaoundé avec 500 ou 1000 militants seulement.

Le travail doit se poursuivre et c’est en cela que notre Assemblée Générale de ce jour dans le Mfoundi est l’occasion de prendre un nouvel élan pour aller encore plus loin.

Les fédérations départementales sœurs qui ont été invitées et les autres à travers le pays sont attentives à ce qui va se passer ici aujourd’hui. Vous n’êtes pas seuls, nous avons dépassé la trentaine de fédérations départementales à travers le pays et nos concitoyens nous appellent dans les autres départements.

Le Mouvement Réformateur est attendu.

Nous serons au rendez-vous pour l’unité du pays et la démocratie ;

Nous serons au rendez-vous pour le bien-être de nos populations et pour la modernisation de l’ensemble du pays.

Vive la Fédération départemental du Mfoundi

Vive le Mouvement Réformateur,

Vive le Cameroun