Causerie participative du dimanche 06 juin à Bafoussam

Discours du Camarade Président Samuel BILLONG

Mesdames, Messieurs, chers amis

Après le septentrion il y a deux mois, la région de l’Est il y a un mois et la Mvila dans la région du Sud il y a une semaine, nous sommes aujourd’hui à Bafoussam dans la région de l’Ouest après un passage à Foumbot et Foumban hier.

Nous sommes particulièrement heureux d’être là en présence des délégations venant des huit départements de cette belle région dans une ambiance festive comme pour dire que c’est toute la région de l’Ouest qui dit clairement et fortement oui à notre projet réformateur.

Merci pour l’accueil chaleureux que la fédération départementale de la Mifi a réservé à notre délégation à l’occasion de cette double cérémonie qui connaitra après la causerie participative, l’installation des comités départementaux de la région.

Merci Cher Patrice, cher Mathias pour l’organisation matériel de cette rencontre et pour la mobilisation des amis de Bafoussam.

Merci particulier aux présidents des comités départementaux pour la mobilisation des délégations des huit départements de la région de l’Ouest. C’est un vrai exploit de réunir dans une salle les camarades venus de tous les coins d’une région. Nous l’avions déjà fait à l’Est et aujourd’hui, par la force de votre engagement, nous le faisons à nouveau.

Merci aux camarades de la région de l’Ouest qui ont choisi notre projet réformateur et travaillent pour l’implantation du Mouvement Réformateur dans les départements, les arrondissements et les villages de la région.

Merci aux nombreux invités présents dans la salle malgré la restriction des invitations pour nous conformer aux mesures gouvernementales anti-covid 19.

Avec la double cérémonie d’aujourd’hui, plus qu’hier, nous disons que le Mouvement Réformateur est présent partout dans le pays du nord au Sud et de l’Est à l’Ouest.

En février dernier, nous avons effectué une tournée dans la région qui nous a conduits de Foumbot à Bafoussam en passant par Foumban. Quelques semaines après, au mois de mars, nous avons effectué une autre tournée qui nous a amenés à Bafoussam, Dschang et Kouoptamo. Une troisième tournée au mois d’avril nous a conduits à Dschang et Bafoussam. Aujourd’hui, nous sommes avec vous à Bafoussam après avoir passé la journée d’hier entre Foumbot et Foumban.

Il apparait ainsi que l’Ouest est la région la plus visitée par les délégations du Mouvement Réformateur depuis la reprise de nos activités. Il y a une raison à cela : la région de l’Ouest est au cœur de notre projet réformateur d’unité, de liberté et de modernisation du pays.

Certes notre projet réformateur se fera avec toutes les régions de notre pays et c’est en cela que nous parcourons les villages et les villes partout dans le pays mais, la région de l’Ouest est sans conteste, du fait de la stigmatisation dont elle a été victime de la part du colon et de ceux encore en responsabilité, celle par laquelle les réformateurs devront apporter la preuve de leur volonté d’intégration nationale au-delà des clivages souvent artificiels.

L’unité, la liberté et la modernité du pays se feront forcement avec l’Ouest.

C’est donc par amour, d’un amour qui nous met au-dessus des clivages fabriqués de toutes pièces, pour cette région et les populations de cette région que nous avons multiplié les tournées à l’Ouest depuis la reprise des activités publiques du Mouvement Réformateur. Toutes ces tournées en très peu de temps apportent la preuve de notre détermination à rassembler toutes les filles et tous les fils de notre pays autour du projet réformateur.

Ceux qui sont encore en responsabilité, parce qu’ils se sont avérés incapables de développer le pays, de créer la richesse et de la distribuer équitablement aux populations, dans leur volonté de durer le plus longtemps possible au pourvoir n’ont trouvé mieux que de stigmatiser et de diviser les camerounais, de monter les camerounais les uns contre les autres.

Le pouvoir en place a abandonné le projet d’intégration nationale pour faire la promotion de la stigmatisation et de la division des camerounais jusqu’au niveau constitutionnel avec la classification des camerounais en allogènes et autochtones. La loi portant code général des collectivités territoriales, s’appuyant sur cette disposition inique de notre constitution interdit aux camerounais de postuler à la Mairie d’une ville au motif qu’ils ne sont pas autochtones de la région correspondante.

Cette batterie législative de mauvais goût est la preuve que le pouvoir en place s’oppose à la démocratie et à l’unité des camerounais. Il y en a malheureusement qui s’accommodent de ceci. Ce n’est pas le cas du Mouvement Réformateur qui dès sa création a fait de l’unité du pays et de la démocratie des valeurs sacrées du projet réformateur.

Pour le Mouvement Réformateur les camerounais ont les même droits partout sur le territoire national et ils sont libres d’aller, de venir et de s’installer partout sur le territoire national. C’est valable ici à Bafoussam, comme à Yaoundé, à Sangmelima, à Maroua, à Douala, dans toutes les villes et villages de notre pays.

Certes la vocation de l’Etat est de garantir l’intégration harmonieuse des populations dans nos villes et campagnes mais cette vocation ne saurait se faire au prix d’une stigmatisation communautariste ou encore de la violation des droits fondamentaux des citoyens camerounais.

Ce n’est donc pas par des lois dignes de l’apartheid que nous allons garantir la vie en harmonie de nos populations dans nos villes comme le fait le régime du RDPC mais c’est en garantissant à toutes les populations et dans toutes les villes l’accès au foncier, au logement décent, à la santé, à l’école, à l’emploi…etc.

Mesdames, Messieurs, chers amis

La querelle autour de 66 430 hectares de forêt qui a opposé les populations dites « autochtones » à l’Etat du Cameroun et à la société Neo Industry dans la vallée du Ntem illustre parfaitement les conséquences de la stigmatisation communautariste sur la vie sociale et l’économie nationale, ainsi que la faillite de l’Etat et le manque de volonté du régime d’impulser le développement économique du pays.

D’abord, il est visible dans cette affaire que l’Etat qui monte les populations les unes contre les autres sous le prétexte de la protection des autochtones ou des minorités n’hésite pas à violer les droits des populations dites autochtones.

Ainsi, des fonctionnaires des Domaines, du Cadastre et des Affaires Foncières tant au niveau central que local, motivés essentiellement par  leurs intérêts privés, ont violé les procédures administratives d’usage dont entre autres les consultations des populations impactées pour céder en sourdine à un opérateur économique des terres des villages entiers contenant des plantations et des rivières sans aucune indemnisation des populations riveraines.

Comme dans une véritable mafia ou règne la loi du silence, il n’y a pas eu un seul fonctionnaire pour se mettre à la place des populations dépouillées, pour dénoncer cette arnaque faite aux populations jusqu’à ce que celles-ci découvrent elles-mêmes cette vaste machination.

Ensuite, dès que le pot aux roses a été découvert, certains ont vite fait de jeter l’opprobre sur un opérateur économique en transformant un problème de corruption de l’administration incapable de protéger les droits des populations riveraines en un problème d’accaparement des terres des « autochtones » par un « allogène ».

C’est l’effet pervers de la batterie des lois rappelées plus haut. Avec ce type de lois inconséquentes et contreproductives qui stigmatisent une communauté, il devient facile de taper sur ladite communauté au lieu d’apprécier les faits objectivement.

Il va sans dire que c’est ce type de confusion qui expose le pays aux éventuelles confrontations intercommunautaires. Il nous sera difficile de construire une nation avec des populations des quatre coins du pays qui vivent en harmonie avec des lois qui favorise ce type de confusion.

Pour finir, le Premier Ministre a annulé le bail de Neo Industry relatif au projet de création de cacaoyères sur 26 000 hectares dans la Vallée du Ntem visant à approvisionner en fèves l’unité de transformation de cette société basée à Kekem dans la région de l’Ouest.

Ce faisant, il a refusé de faire le choix de l’amélioration de la production du cacao et du développement agro-industriel du pays. C’est paradoxale pour nous mais cohérent pour ceux encore en responsabilité qui ne font pas du développement économique de notre pays une priorité.

Certes la procédure de constitution des réserves foncières sur 66 430 hectares dans la Vallée du Ntem  a été viciée par les fonctionnaires qui n’ont pas cru bon associer les populations des villages riverains mais la création de cacaoyères sur 26 000 hectares par Neo Industry était une véritable opportunité d’accroitre la production nationale, aujourd’hui autour de 250 000 tonnes par an alors que des pays comme le Ghana et la côte d’ivoire ont une production annuelle autour de 900 000 tonnes et 2 100 000 tonnes respectivement.

Au lieu de rétablir à postériori les populations locales dans leurs droits en les indemnisant justement, en garantissant un revenu convenable à celles qui pourraient faire le choix de travailler dans les plantations de la société Neo industry, en négociant avec la société une contribution à la mise en place des infrastructures de base pour ces populations, le Gouvernement a annulé le bail de Neo Industry en accordant une prime à ceux qui ont engagé la polémique sur l’accaparement des terres de la Vallée du Ntem par un opérateur économique « allogène »

A l’inverse de la majorité des principaux pays producteurs du cacao, l’Etat a fait le choix de se désengager de la filière cacao dans notre pays. Avec l’annulation du bail de Neo Industry, il apparait qu’au-delà des déclarations d’intention, l’Etat refuse aussi son soutien à ceux qui s’engagent véritablement au développement de la culture et de l’industrie du cacao dans notre pays.

La production nationale stagne autour de 250 000 tonnes très loin de l’objectif de 600 000 tonnes par an en 2020 qui était affirmé officiellement par le gouvernement. Même ce mauvais résultat n’a pas pesé dans l’arbitrage gouvernemental sur l’affaire des terres de la Vallée du Ntem.

Mesdames, Messieurs, Chers amis

Comme nous pouvons le constater au travers de la gestion gouvernementale de cette affaire, le développement économique du pays est loin d’être une priorité pour ceux qui sont encore en responsabilité.

La création des richesses à partager équitablement entre nos différentes régions, entre nos populations pour une cohabitation harmonieuse de celles-ci sur le territoire national est loin d’être une priorité pour le régime en place.

Le Mouvement Réformateur est fort heureusement là pour inverser cette tendance.

Nous sommes là parce que le pays doit reprendre le chemin de la construction nationale pour une cohabitation harmonieuse de ses filles et fils au-delà des différences ;

Nous sommes là parce que nous devons collectivement œuvrer de manière efficiente à la promotion de la démocratie et à la relance du développement agro-industriel du pays pour un meilleur partage des fruits de la croissance de notre économie.

En choisissant le Mouvement Réformateur, les populations de la région de l’Ouest font le choix qui garantit l’unité, la liberté et la modernité au Cameroun. Elles font le choix d’une cohabitation pacifique et harmonieuse des populations sur l’ensemble du territoire de la république.

Chers camarades des comités fédéraux de la région de l’Ouest,

Votre mission est d’amener les populations dans une large majorité à contribuer au succès de notre projet réformateur. C’est de travailler avec conviction à gagner les prochaines élections dans cette région qui nous est chère.

Sortez et allez dans la rue, dans les marchés, dans les entreprises, dans les associations culturelles…etc. à la rencontre des filles et des fils des Bamboutos, du Haut-Nkam, des Hauts-plateaux, du Koung-Khi, de la Menoua, de la Mifi, du Ndé et du Noun qu’ils soient de naissance ou d’adoption,

La victoire est à ce prix.

Vous avez la confiance du parti. Le Mouvement Réformateur compte sur vous

Mesdames, Messieurs, Chers camarades,

Je vous remercie de votre attention

Vive le Mouvement Réformateur,

Vive le Cameroun.

                                                                 Samuel BILLONG

                                                                 Président National